Retour de cure de désintoxication
Oh je vous entends déjà !
Avec vos remarques acides du type :
Tiens, il refait surface celui-là !
Ben je croyais qu’il était mort !
Et il croit qu’en étant absent si longtemps on a attendu après lui !
Ou pire encore :
Va crever pauvre con, tu n’as pas posté un commentaire chez moi depuis trop longtemps !
Certes, vous avez raison, mais à ceci il y a une explication.
Depuis maintenant plusieurs années, je sentais la dérive de plus en plus m’emporter vers des ailleurs qui étaient de moins en moins les miens, de plus en plus le résultat de la faiblesse, de la facilité…
Je sentais, humais, y pensais parfois, mais ne faisais rien par confort, pour ne pas à avoir à vivre ce qu’on nomme l’état de manque.
Cet état je le savais pour avoir tenté d’arrêter à plusieurs reprises mais sans tenir bien longtemps.
Deux jours par-ci, une ou deux semaines par-là tout au plus, et à chaque fois la rechute, le gadin et une reprise de la consommation encore plus forte avec un sentiment d’éphémère qui finissait par me dégoûter, voir me poussait à accentuer d’autres travers plus supportables mais qui, avec l’excès, pouvaient aussi avoir des conséquences sur ma santé physique comme morale.
Si j’ai mis autant de temps à accepter le principe peu ragoûtant de la cure, c’est qu’il me fallait d’abord comprendre et analyser où j’en étais avec ma pomme avant de m’envoyer le carreau de l’arbalète…
C’est donc avec la crainte, la peur même, que j’ai pris, seul, la décision de tout arrêter.
Le premier jour fut terrible mais plus par le fait de savoir que je n’aurais pas ma dose que par le fait qu’elle me manquait vraiment. Mon corps en étant encore imbibé, le manque était surtout cérébral.
Le deuxième jour fut plus dur, les premiers doutes, les premiers manques, le réel prend sa place, le corps se plaint auprès de l’esprit, l’esprit n’aime pas entendre le corps, alors une sorte de combat s’engage. Au plus costaud de tenir.
Pour ce faire, chose paradoxale, la substance se substitue à la substance.
Les jours passent, la première semaine, le flou est dominant, le silence partout.
Le corps a mal, l’esprit n’est plus vraiment.
Une sorte de morosité prend place, plus rien ne semble être, plus rien n’est ouvert.
Puis deux semaines, trois, quatre, les choses s’apaisent tranquillement, le jour pointe son nez, la sortie se rapproche.
Un zeste de liberté dit son nom, le corps se tait, l’esprit doute encore.
La dernière ligne droite (sans jeu de mots) vient, passe, et c’est l’aboutissement focal, la sortie.
Là, on vous parle de liberté retrouvée.
Là, le stress, la peur reviennent.
Le corps ne demande rien, l’esprit remarque la fleur, le rayon de soleil, et le moustique piquera au vif.
Les mains se mettent à nouveau à trembler, les doigts s’entrechoquent, s’emmêlent.
L’œil s’est reconnecté avec l’esprit, le danger n’est pas loin.
Trop tard…
Ce soir je vous fais cet aveu, j’ai rechuté.
C’était plus fort que moi, aussitôt rentré à la maison j’ai repris le vieux reflex
et me suis remis à faire des photos.
Mes doigts se sont jetés sur le clavier de l’ordinateur et les mots ont fusés.
Ce soir, je re-blogue, c’est fichu, je ne m’en sortirai jamais !
Dommage pour vous…
Pour me faire pardonner :
Distribution massive de cotons-tige !